STADE TRANSIAN : site officiel du club de foot de TRANS EN PROVENCE - footeo

Histoire

 

 

 

"Récemment s'est tenu à Joinville le stage national des entraîneurs de football réunissant cette année quelques 70 candidats retenus parmi lesquels de nombreux internationaux tels Abbés, Domingo, Remetter, Skiba, Strappe et autres Tellechéa ou Stojaspal. Selon la tradition, les grands hebdomadaires sportifs de la capitale ont accordé une large place à ce stage de formation groupant une bonne partie de l'élite du football français. Pour chaque candidat est précisé son lieu de résidence : Reims, Paris, Marseille, St-Etienne, Nancy, Strasbourg, Le Havre, Angers... autant de villes rappelant un glorieux passé footballistique. Parmi tous ces grands centres de ballon rond figure une petite localité inconnue pour beaucoup : Trans-en-Provence. Les gens du Nord (pour les Provençaux, le Nord c'est tout ce qui se trouve au-dessus de Montélimar) peuvent feuilleter toute documentation contemporaine, ils ne trouveront pas Trans, même dans les séries inférieures des championnats de football. Pour la bonne raison qu'aucun club n'est actuellement en activité dans ce charmant village de 1 016 âmes, qui constitue en quelque sorte une grande banlieue du chef-lieu varois distant de 4 km. Mais nous avons oublié de vous dire qui était celui qui a permis à Trans d'avoir le privilège de figurer récemment en bonne place dans les colonnes sportives des journaux de la capitale : il s'agit de Raoul Duflot, domicilié dans cette commune, mais travaillant comme secrétaire administratif à Draguignan. Duflot qui fut dans le passé, moniteur d'éducation physique puis footballeur à Caen, Hyères et au S.C. Dracénois, au sein duquel il aidait Mus l'an dernier dans l'éducation des jeunes. Oui, Trans-en-Provence réputé pour ses cascades, ses truites, son hôtel de ville, ne compte aucune société sportive. Ce qui constitue un paradoxe lorsque l'on sait que cette localité abrite bon nombre de personnalités de diverses disciplines telles que Tricon dit "Le japonais", incontestable vedette nationale du sport bouliste ; la famille Lovero qui en trois ans s'est illustrée dans l'innombrables réunions de kart et dont un des fils (Albert) est d'ailleurs champion de France ; Maître Georges Poulet, ceinture noire et professeur de judo. Sans parler des nombreux footballeurs qui y résident : Guillen, Rocamora, l'entraîneur du Sporting Louis Mus, Célestin (Titin) Corsi entraîneur à Barjols et l'arbitre Jean Benati. Comme on le voit, il y aurait de quoi constituer un club omnisports ne manquant pas de cadres. Nous aurons l'occasion de revenir plus en détails sur ces diverses personnalités sportives. Pour l'instant, arrêtons-nous un instant sur le passé du football transian, car si Trans-en-Provence n'a pas actuellement d'activité footballistique, il y a dans ce domaine une histoire assez longue que les anciens n'ont pas oublié et qui mérite d'être contée.

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1911. Le premier match entre le Stade Transian et le SC Dracénois (maillot rayé noir et blanc). Sur cette photo figurent les Transians : François Garcin, Joseph Raynaud, François Chauvet, Ernest Martin, Jules Saurin, Hubert Reynier, Lombard, Célestin Tripoul, Audemard, Lazare et Damiano et les Dracénois Henri Giran, Toucas, Roth et Gailler.

 

La source de cette histoire remonte à 1911. Cette année-là sous l'impulsion de quelques jeunes sportifs de la localité et d'Emile Béraud en particulier fut créé le Stade Transian dont le siège fut fixé au Café du Commerce. Parmi ces pionniers figuraient certains éléments opérant précédemment sous les couleurs du SC Dracénois (créé 7 ans plus tôt) tel François Garcin qui porta le maillot "noir et blanc" aux côtés de Giran, Ragot, etc... et un avant-centre de grande classe : Ernest Martin, sollicité par Sète et l'Olympique de Marseille et dont il fut même question pour la sélection de l'équipe de France. Hélas, la terrible épreuve de 14-18 stoppa dans son élan cette vaillante société dont bon nombre de représentants laissèrent leur jeunesse sur le champ de bataille. Le Stade Transian reprit néanmoins son activité en 1921 sous la présidence de M. Joseph Béraud et d'un bureau constitué de la façon suivante : vice-président : Pierre Mireur, trésorier : Ferdinand Giraud, secrétaire : Emile Deseille, le président d'honneur étant M. Baptistin Jugi. Ce conseil d'administration décida d'instituer des cotisations qui furent fixées à 3 francs par mois pour les dirigeants et joueurs seniors et à 1 franc pour les juniors. Ainsi, à cette époque, fallait-il payer pour jouer au football ! Ce à quoi se soumettaient de bonne grâce les équipiers (qui étaient pour la plupart également dirigeants) et en particulier un certain Alexandre Rubis qui n'hésitait pas tous les dimanches à faire le trajet aller-retour Le Trayas-Trans à bicyclette. Le toujours jeune François Garcin faisait encore partie de l'équipe aux côtés d'Edouard Tornare et des regrettés Joseph Béraud, Deseille, Renoux... Le gardien de but était alors Adrien Lions, qui évoluait déjà dans le style des portiers latins pour la grande joie des spectateurs. Les matches se déroulaient alors sur le terrain de Saint-Vincent, près du lavoir. Malheureusement, des difficultés se présentèrent en raison justement de l'utilisation du champ de jeu et la société contre son gré, dût une nouvelle fois, se mettre en sommeil en 1923. Ce sommeil dura six ans mais un enthousiasme pour le ballon rond bouillonnait au coeur de cette petite cité sportive, à telle enseigne qu'une assemblée générale extraordinaire fut provoquée un soir de décembre 1929. Assemblée tenue devant une affluence record et qui allait décider de l'avenir du Stade Transian. Un avenir qui durant quelques années allait être suffisamment brillant grâce à un effectif nullement dépourvu de qualités et aussi, sur le plan financier, à la manifestation de quelques mécènes tels Eugène Audemard et en particulier Monsieur Fournial qui fit don du terrain actuel (en bordure de la route de Draguignan). Ce nouveau champ permit à l'équipe première (car il y avait un onze "réserve") de s'engager en championnat.

 

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Le Stade Transian dans les années 30

 

Accédant deux ans plus tard à la Promotion d'Honneur avec comme adversaires, Fréjus, Saint-Maxime, Cogolin... le Stade Transian jouant sous les couleurs jaune et vert connut alors sa "belle époque". Des Arcois (Albert Pellerud, Charles Durando et le gardien Germain Salvestrini) vinrent renforcer l'équipe du cru comprenant Joseph Béraud, Bettroma, Jauffret, Victor et Jean Bolla, Baptistin Jugi, sans oublier l'infatigable François Garcin. Volant de succès en succès, le Stade Transian remportait le 13 mai 1933, la coupe "Grand Sport" en triomphant sur le sol du chef-lieu de l'Olympique Dracénois par 2 but à 1. Quelques jours plus tard, les jaunes et verts rencontraient l'équipe de l'escadre anglaise. Mais l'évènement le plus marquant de cette saison fut la venue, le 6 août, à l'occasion de la fête locale, de l'équipe de division nationale de l'AS Cannes avec toutes ses vedettes (Duteil, Bardot, Clerc, Fecchino, Aitken...) qui avaient remporté la saison précédente, la Coupe de France. Ce fut un très grand jour pour le football transian en dépit de la sévère défaite (17-0) subie par l'équipe locale. Cette période pleine d'intérêt se poursuivit jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. De l'effectif, des jeunes se révélèrent tels les frères Giaccobbacci du Muy, et Victor Bolla, lequel devait faire par la suite une belle carrière au SC Dracénois jusqu'en CFA. Rappelons pour mémoire le comité directeur de cette belle époque pour les anciens : président, Joseph Béraud, vice-président, Joseph Raynaud, trésorier, Paul Blanc, secrétaire, Ernest Jugi. Ce comité directeur fut pendant de nombreuses années la cheville ouvrière du Stade qui comptait alors pas moins de 58 membres actifs. A souligner qu'Ernest Jugi, excellent joueur, fur retenu dans l'équipe de Provence en 1930 et devait s'illustrer par la suite sous les couleurs du SC Dracénois. Pendant la guerre, le football transian fut une nouvelle fois mis en veilleuse. Puis, sous l'impulsion de Jean Benati et sous la présidence de Jean Collomp, le ballon rond revient à la surface en 1947 sous l'appellation de l'Olympique Transian pour opérer en première série avec les frères Giraudo, Louis Césana, Joseph d'Agostini, Louis Crecchi, Gamatte, Paul Roux, Louis Luccerini, Biagini, Weiten et les frères de Laval, dont Louis est l'actuel président du club de supporters du SC Dracénois. Ces supporters du Sporting dont les Transians constituent depuis quelques années une large portion, en tous cas la plus enthousiaste. Car faut-il souligner que la disparition de l'équipe de Trans en 1952 fut en grande partie causée par l'extrême popularité dont parvint à s'entourer le Sporting Club Dracénois dès cette date tant en CFA qu'en Coupe de France. Les Transians, en véritables sportifs, n'en ont éprouvé aucune amertume. Bien au contraire puisqu'ils apportent leurs encouragements sans limite à l'égard du grand club "noir et blanc". Bon nombre d'entre eux d'ailleurs, tels Ernest Jugi se manifestèrent lors de l'assemblée extraordinaire du mois dernier qui décida de l'avenir du Sporting. Sur le vieux terrain bordant la route nationale, de nombreux jeunes Transians continuent à s'entraîner régulièrement. Ces jeunes Transians, dont plusieurs opèrent dans diverses catégories au SC Dracénois sous les conseils de Mus et Raoul Duflot. Quelques-uns d'entre eux ne manquent pas de qualités. Feront-ils dans un proche avenir, comme certains de leurs aînés, les beaux jours du Sporting ? C'est bien possible, comme il est possible aussi qu'un beau jour le Stade ou l'Olympique reparte d'un nouveau pied. Un commerçant récemment installé s'est d'ailleurs offert pour aider financièrement le cas échéant, une telle entreprise qui permettrait aux couleurs "jaune et vert" du pays des cascades de réapparaître sur la scène du football varois.

 

Auteur de cet article : Elie Ghorda. Var Matin 19 juillet 1962.

 

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Années 50. De gauche à droite : Célestin (Titin) Corsi, Louis (Loulou) Césana, ?, Laurent Giraudo, Roger Giordano, Francis Pipino, Laurent Giraudo.

Accroupis : Marius Lerda, Joseph D'Agostini, Louis (Loulou) Luccerini, Mathieu Manchia, André (Dédé) Guiol, Raoul Duflot.

 

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